Mercredi, journée des petits… Nous vous parlons d’activités extrascolaires ! Piwi Cœur, dans la vraie vie, participe à un atelier d’éveil musical à la MJC de Villeurbanne et au groupe « baby athlé » de l’ASVEL. Nous nous sommes renseignés sur ce qu’il pourrait faire d’équivalent ici dans le sud. Voici le résultat !
I. Le conservatoire de Toulon Provence Méditerranée (TPM) et les « arts intégrants »
En nous promenant sur le site internet du conservatoire TPM, nous sommes tombés sur l’onglet « Arts intégrants ». Cela nous a interpelés. Il y avait un numéro de téléphone, nous avons appelé. C’était celui de Clélia Lombard, responsable du site d’Hyères depuis trois ans et référente handicap pour les 11 sites du conservatoire depuis septembre 2024. Elle nous a accueillis à bras ouverts pour nous détailler ce qui se cachait derrière « arts intégrants », et Piwi Cœur a même pu participer à un cours de danse, animé par Isabelle Keriguy !

Clélia Lombard a travaillé tout au long de sa vie professionnelle à l’inclusion des publics empêchés à travers les arts et en particulier la musique, il était important pour elle de continuer en arrivant ici à Hyères. L’une de ses priorités a été de constituer une équipe motivée par le projet et volontaire pour se former à l’accueil d’enfants, d’adolescents, d’adultes en situation de handicap. Autour de cette équipe s’est formé un groupe de réflexion, auquel participent 30 des 250 professeurs que compte le TPM (pour plus de 3000 élèves).
Des initiatives concrètes ont déjà vu le jour et trouvé leur rythme : des stages inclusifs, un groupe inclusif d’adolescents qui accueille une fois par mois les résidents d’un foyer, un atelier spécifique « dys », des formations pour les professeurs, et depuis septembre, la mise en place de parcours adaptés pour les jeunes à besoins spécifiques.
Isabelle Keriguy, professeur de danse, fait partie des trois volontaires pour porter le projet au sein du conservatoire. Sensible à l’inclusion, elle s’était déjà formée avant l’arrivée de Clélia, sur le tas, au cas par cas. Pour elle, accueillir le handicap est d’abord et avant tout une question de pédagogie +++ pour adapter les contenus aux besoins et capacités de l’enfant. Elle travaille régulièrement avec des adultes et des jeunes porteurs de troubles autistiques, cela ne lui pose pas de difficulté particulière. Elle s’adapte à chacun. Il lui manque en revanche une formation spécifique pour pouvoir accueillir dans de bonnes conditions des personnes en fauteuil.
Pour l’heure, les projets se multiplient à l’intérieur comme à l’extérieur du conservatoire (partenariat avec des associations notamment) pour faire rayonner l’initiative et inviter plus de familles à oser toquer à la porte malgré le handicap.
L’aventure ne fait que commencer, l’énergie, la volonté et la détermination sont incroyables dans cette équipe, « arts intégrants » va rapidement monter en puissance, c’est certain, et donner l’opportunité à tous de s’épanouir à travers les arts !
Quant à Piwi Cœur, il a adoré le cours de danse. Il a envie de continuer, bien sûr !
— Mais nous allons rentrer à la maison, on ne peut pas rester ici !
— Si si, moi je reste ici, je veux aller encore à la danse.

II. L’athlétisme avec le Toulon Etudiant Club.
Nous avons appelé le comité du Var d’athlétisme pour savoir s’il serait envisageable qu’un club de la région accueille Piwi Cœur pour un atelier « baby athlé ». Nous avons expliqué notre histoire et le contexte de notre venue. La premier réflexe a été de nous orienter vers le handisport. Nous avons précisé : « Piwi Cœur fait de l’athlétisme avec des enfants qui n’ont pas de besoins spécifiques, et cela se passe très bien ». On nous a alors passé Alain Vaillant, président du comité du Var et président du TEC (Toulon Etudiant Club). Il a accepté de nous recevoir ce mercredi, accepté que Piwi Cœur participe à l’atelier « baby » et accepté de répondre à nos questions.

Alain fait partie du club quasiment depuis sa création, en 1971. Il est très ouvert à l’accueil du handicap, seulement, à part un jeune homme qui a suivi les entraînements il y a quelques années, l’occasion ne s’est pas vraiment présentée. Jamais un enfant comme Piwi Cœur ne s’est inscrit dans son club, par exemple.
— Vous n’avez pas de demandes, ou vous les refusez ?
— On ne refuse pas, non ! Mais les demandes sont rares et lorsque l’on précise qu’il faudra que l’enfant soit accompagné, au moins au départ, le temps que l’enfant, le coach, le groupe, s’habituent à fonctionner ensemble, les familles ne donnent pas suite. Elles se dirigent plutôt vers les associations de sport adapté.
— Qu’en est-il au niveau de la région, dans les autres clubs ?
— On a pu voir des enfants ou des jeunes en situation de handicap sur les compétitions certaines années. Ils étaient juste beaucoup plus lents, ça ne posait aucun problème. Ils avaient tous leurs camarades derrière eux qui les encourageaient et c’était super. Ça fait longtemps que ce n’est pas arrivé. C’est à se demander où ils sont passés.
Le sujet est évoqué, au niveau du club, du comité, de la ligue, de la fédération. Il manque toutefois une détermination centrale pour passer du sujet qu’on évoque au plan d’action qu’on déroule.
Alain, de son côté, ouvre grand les bras de son club. Il irait même toquer à la porte de la mairie pour trouver le financement de l’accompagnement individuel d’un enfant porteur de handicap, il pense que les élus le suivraient. Il attend simplement que des familles le sollicitent. En attendant, et peut-être pour les inciter, il se prépare à organiser les championnats de France handisport à Toulon dans les années à venir.

Pendant que nous discutions avec Alain, Piwi Cœur, lui, courait, lançait, sautait avec ses camardes « baby ». Ils étaient une quinzaine, encadrés par Brigitte, Sandrine et Jacquie. Agapanthe était là aussi, pour prêter main forte au besoin : Piwi Cœur ne sait pas slalomer autour des cônes (du moins pas du premier coup), il faut passer devant lui ou lui donner la main ; Piwi Cœur ne sait pas grimper sur le tabouret pour sauter sur le trampoline, et quand il saute, il faut le retenir ; Piwi Cœur a besoin qu’on traduise ce qu’il dit quand il se trouve dans un groupe qui n’est pas habitué à sa façon de s’exprimer ; Piwi Cœur peut avoir des comportements inadaptés (comme passer devant tout le monde au lieu d’attendre son tour pour l’atelier). Etc.
Autant de « spécificités » qui nécessitent qu’il soit accompagné, oui. Mais quel moment inoubliable il vient de passer !

III. Conclusion : la bonne volonté, condition nécessaire mais pas suffisante à l’inclusion.
De ces deux rencontres ressortent certains points communs entre l’art et le sport quant à l’accueil de l’enfant porteur de handicap en milieu ordinaire.
- Une personnalité convaincue, déterminée, habitée d’une énergie inépuisable et communicative, est nécessaire pour impulser et porter un projet d’inclusion dans une structure.
- Entre « avoir envie d’accueillir » et vraiment « accueillir » le handicap, de nombreuses étapes sont à franchir.
- La formation des professeurs / des coachs est indispensable (qui dit formation, dit budget de formation…).
- L’accompagnement de l’enfant par une personne dédiée, au moins le temps de bien cerner ses besoins et de s’adapter de manière à y répondre le mieux possible, est tout aussi nécessaire. Comme les AESH sur le temps extra-scolaire ne sont pas d’actualité à Hyères ou Toulon pour l’instant, cette tâche revient aux familles (parents, grands-parents).
Enfin, Clélia Lombard, qui développe tant l’axe « inclusion » que « cours adaptés » au niveau du conservatoire, insiste sur la notion de plaisir qui doit rester au centre du choix entre l’une ou l’autre formule : faire « comme les autres » ou faire « avec les autres » ? Le ressenti, le bien-être de l’enfant au sein d’un groupe, sont essentiels.
Que ce soit au conservatoire ou au TEC, une chose est sûre : Piwi Cœur a passé des moments inoubliables et nous, les adultes, repartons avec le plein d’énergie positive ! Merci à tous pour votre porte grande ouverte et votre cœur immense !
Rendez-vous jeudi à Marseille !


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Et chez votre libraire habituel partout en France !
Toute la tournée !
- Lundi 17 février : journée CAA, Clermont-Ferrand.
- Lundi 24 février : avec les élus et l’association Prader-Willi France à Cannes.
- Mardi 25 février : dans une école à Hyères-les-Palmiers, à l’hôpital Lenval à Nice.
- Mercredi 26 février : le conservatoire d’Hyères, le Toulon Etudiant Club d’athlétisme.
- Jeudi 27 février : l’ERHR PACA Corse, Marseille.
- Vendredi 28 février : trois familles face au syndrome de Prader-Willi.
- Samedi 1er mars : la Communication Alternative et Améliorée (CAA).
A nous aussi ça nous donne beaucoup d’énergie ! Merci pour ce fabuleux partage. Ma journée ne sera pas comme les autres !
[…] Elle a commencé l’athlétisme et la musique, comme ses frères et sœurs. En inclusion. Cela se passe très bien « so far ». (Voir le jour 4 de la tournée, ICI). […]
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